Boucle de randonnée pédestre de 18 km, au départ de la statue de Marie Harel, Rue du Quatorze Juin à Vimoutiers.
Ce circuit de randonnée vous emmène jusqu’au célèbre village de Camembert. Vous en apprendrez plus sur l’histoire et la fabrication du fromage du même nom. Ce circuit vallonné aux magnifiques paysages offre de très beaux points de vue sur les vallées de Camembert et les villages alentours. Vous apercevrez l’église millénaire du Pont de Vie, l’église de Fresnay-le-Samson, ancienne tour du fort défensif.
Voici quelques étapes du circuit :
Le camembert, toute une histoire...
Pendant la Révolution Française, les religieux qui refusaient de prêter serment à la constitution civile du clergé étaient poursuivis et devenaient des prêtres réfractaires. L’un d’eux l’abbé BONVOUST, vint demander asile et protection au manoir de Beaumoncel à Camembert, où Marie HAREL fabriquait déjà des fromages. L’observant à sa tâche crémière, le prêtre lui donna une recette de fabrication apprise dans un monastère, qui permet de former une croûte blanche autour de la pâte. L’affinage est différent, le goût et la texture s’en trouvent modifiés. Ainsi vient de naître le camembert que nous connaissons aujourd’hui.
Mais connaissez-vous l’origine du nom Camembert ?
Champ de Mambert :
Il était une fois, un certain Mambert, qui devenait propriétaire d’une grande étendue de terrain. Au Moyen-Age, cet endroit était connu sous le nom de « Champ de Mambert ». Les générations d’habitants qui suivirent transformèrent ce nom en… « Camembert » !!
Les terres du village de Camembert s’étendent sur une surface de 10,3 km2.
Le camembert de Marie Harel, une œuvre familiale…
Marie Harel, née Marie Fontaine le 28 avril 1761 à Crouttes (Orne), près de Vimoutiers en Normandie, et morte le 9 novembre 1844 à Vimoutiers (Orne) est considérée comme l’inventrice du camembert. Elle épouse le 10 mai 1785 à Camembert Jacques Harel, laboureur à Beaumoncel.
L’essor de la production de camembert dans la première moitié du 19ème siècle est l’œuvre collective des descendants de Marie Harel qui se considéraient comme les seuls détenteurs légitimes de l’appellation camembert.
Marie Paynel née Harel commença par vendre ses produits sur le marché de Vimoutiers puis sur celui d’Argentan. Dès 1798, elle établissait un débit à Argentan chez « une marchande de comestibles » et reçut pour ses fromages de nombreuses récompenses. Monsieur Thomas Paynel, son mari, se chargea d’introduire ses fromages dans la consommation des habitants de la ville de Caen. Suivi par sa nièce qui établira la première fabrique de fromage de camembert dans le Calvados. Marie Harel-Paynel mourut à Champosoult le 15 mai 1855 en laissant derrière elle quatre maisons qui étaient à l’origine de progrès considérable pour la fabrication du camembert. La production fut poursuivie par son mari puis par son fils Victor.
Qui était Marie Harel ?
Fille légitime de Jacques Etienne Fontaine et de Marguerite Legendre, Marie Catherine Fontaine est née à Crouttes le 28 avril 1761. Marie-Catherine était la deuxième d'une fratrie de 8 enfants. Le 12 octobre 1782, sa mère décède à Camembert. Quinze mois plus tard, son père Jacques Fontaine épouse en seconde noce Charlotte Jeanne Catherine Perrier dont le père, Jean Perrier, est le fermier de M. de Calmesnil au domaine de Beaumoncel à Camembert. Le mariage est célébré en l'église de cette paroisse où va désormais demeurer la famille recomposée.
C'est dans ce village de Camembert qu'à l'âge de 23 ans, Marie Fontaine s'éprend d'un jeune et solide laboureur, Jacques Harel, quelle épouse le 10 mai 1785, dans cette paroisse. Jacques Harel habitait la paroisse de Roiville où les jeunes époux s'installent pendant 3 ans avant de déménager à Saint-Denis-des-Ifs (aujourd'hui Aubry-le-Panthou), au lieu dit "Le Long Beau". Fréquemment Marie Harel se rend à Beaumoncel où réside toujours son père et où son époux continue à travailler dans l'attente d'avoir amassé un pécule suffisant pour s'acheter un coin de terre.
A la fin de leur vie, Jacques et Marie Harel, se retirèrent sur une petite ferme située au lieu dit "La Butte Blanche-Motte" sur les hauteurs de Neauphe-sur-Dives, aux limites du Pays d'Auge et du Pays d'Argentan. C'est là que s'éteignit Jacques le 27 décembre 1817. Marie Harel le fit enterrer dans le cimetière paroissial, puis acheta une maison rue de Nemours à Vimoutiers (aujourd'hui rue des Canadiens). Après son décès survenu à Vimoutiers le 9 novembre 1844 à l'âge de 83 ans, elle fut enterrée à Vimoutiers ou Neauphe-sur-Dives (l'Histoire ne le dit pas, il n'existe plus trace des tombes).
Texte : Société Historique de Vimoutiers
Victor Paynel
La boîte à camembert
Si le nom de George Leroy est associé aux boîtes de fromage, entre autres, celui de Théodore Oscar Ridel est resté dans l'ombre bien qu'il en fût l'instigateur !
Théodore Oscar Ridel est né le 30 août 1876 à Vimoutiers (Orne). Il fréquente le lycée Louis-Le-Grand à Paris grâce au docteur Maillard, dont une rue porte le nom à Vinoutiers. Ce dernier, sans descendance, avait en effet fait un legs à sa commune afin que des enfants puissent faire des études au lycée Louis-Le-Grand à Paris. Théodore en a ainsi profité d'autant plus qu'il était un cousin éloigné. Il fera également l'école des Arts décoratifs à Paris.
Il est incorporé en novembre 1888 au 103e régiment d'infanterie à Argentan (Orne). Violoniste, il est déclaré soldat musicien le 6 mai 1890, et aurait joué à la Garde Rrépublicaine de Paris. La lyre est sur sa veste. Il fut démobilisé en septembre 1891.
Théodore Oscar se marie avec Marie Louise Potier et ont une fille, début 1910. Malheureusement, il perd sa femme peu après. Il se remarie le 8 juillet 1914 avec Yvonne Louise Houdayer, fille de boulanger et ont Marie Louise en 1915.
La sœur d'Yvonne, Suzanne, épouse en 1919 Marius Fleury, fromager à camembert.
Théodore choisit son comme prénom d'usage Oscar. Il exerce le métier d'antiquaire à Paris où il possède un magasin rue de Maubeuge 9ème.
Il parcourt le monde, et se déclare explorateur sur son passeport ! C'est un original qui fait laver son linge à Londres par des Chinois étant donné que ceux-ci ont une excellente réputation !
Oscar s'associe, fin des années 1895, avec Georges Leroy pour créer la "Société Manufacture d'Emballage Ridel & Leroy" à Livarot (Calvados). Il en est le principal actionnaire, Georges Leroy sortant à peine de sa faillite comme mécanicien à Lisieux (Calvados).
Bien qu'étant un original, il invente un procédé d'agrafage industriel de boîtes à fromages et les machines nécessaires pour l'agrafage. Il faut bien le dire, le succès tarde à venir et Oscar renfloue à plusieurs reprises la société, devant même emprunter à une tante !
Il quitte la société qui devient "Société des Emballages en Bois G. Leroy & Cie" qui sera dissoute le 28 décembre 1905 quand Georges Leroy en devient le seul actionnaire. Le temps donnera donc tort à Oscar, puisque la société devient le leader du marché dans les décennies qui suivirent !
En 1904, Oscar est à Paris, puis à Haïti en 1906, et de retour à Paris en 1907 avant de retrouver la Trinité-de-Réville (Eure) en 1910, et la fabrique de boîtes à fromages qui appartient à Léonce Abaye, fromager bien connu à la Goulafrière (Eure).
En 1912, il habite près de la Halle aux blé à Vimoutiers. D'août 1914 au 11 novembre 1914, il est mobilisé au service de garde des voies de communication.
Théodore Oscar décède le 24 novembre 1916 à l'âge de 49 ans. Sa veuve a 23 ans !
Entretien avec Monsieur Pierrel, petit-fils d'Oscar, en août 2019 Société Historique de Vimoutiers
L'abbé Bonvoust
Charles-Jean Bonvoust est né à Alençon le 6 juin 1747, à l'âge de 17 ans il entre à l'abbaye St-Martin de Sées. En 1778 il arrive à l'abbaye de St-Evroult-Notre-Dame-du-Bois (site géré par deux abbés de la famille de Brie, (d'où la confusion). L'abbé Bonvoust réside en 1780 à l'abbaye St-Etienne de Fontenay à St-André-sur-Orne, puis devient prieur de St-Pierre-de-Rouville, près de Périers-en-Auge (14). De là, il rejoint l'Abbaye de Fécamp. En 1791, il quitte l'abbaye de Fécamp à cause de la révolution pour rentrer dans sa famille à Alençon. Son périple le fait passer à Camembert, où il rencontre Marie Harel alors responsable de la fromagerie au manoir de Beaumoncel. Bonvoust lui apprend comment améliorer la recette du fromage : l'augelot, alors produit dans la région, en utilisant la recette qu'il a lui même apprise à Fécamp avec le Neuchâtel. Il est arrêté à Almenèches le 17 septembre 1797 et meurt à la prison d'Alençon le 8 avril 1799.