Circuit de randonnée pédestre de 18 kms au départ de la statue de Marie Harel (rue du Quatorze Juin à Vimoutiers), qui vous emmène jusqu’au célèbre village de Camembert. Vous en apprendrez plus sur l’histoire et la fabrication du fromage du même nom.
Ce circuit vallonné aux magnifiques paysages offre de très beaux points de vue sur les vallées de Camembert et les villages alentours.
Vous pourrez également apercevoir l’église millénaire du Pont de Vie et l’église de Fresnay-le-Samson – ancienne tour du fort défensif.
Les fromages normands AOP
Qu’est-ce qu’une AOP ? Une Appellation d’Origine Protégée, c’est avant tout, pour le consommateur, l’assurance de consommer un produit de qualité. Derrière ce label se cache un cahier des charges rigoureux pour chaque produit, regroupant des conditions de productions précises issues d’un savoir-faire historique, combinées à un territoire délimité.
La Normandie compte 4 fromages AOP : le Camembert de Normandie, le Livarot, le Pont-L’évêque et le Neufchâtel.
Pour produire un Camembert de Normandie, il faut 2,2 litres de lait cru de vache (principalement de race Normande), pâturant au moins 6 mois dans l’année ! Le moulage du fromage se fait à la louche, par 5 passages successifs de lait caillé, espacés de 40 minutes : c’est le fameux « moulé à la louche ». Avant d’être enfin dégusté, il va connaître encore une étape : l’affinage, pendant au moins 3 semaines. Le célèbre camembert au lait cru « Moulé à la louche », réalisé en 5 passages successifs en AOP, nécessite de la patience et du savoir-faire. Autant de gages d’authenticité pour un goût inimitable.
Mis au point en 1791 par Marie HAREL, il est le plus célèbre des fromages normands… et même de France ! Fromage au lait cru et à pâte molle, il doit sa renommée notamment à l’ingénieur RIDEL, qui inventa une boîte en bois de peuplier, permettant au Camembert de Normandie de se répandre rapidement au-delà des frontières normandes. Fort de son succès, la dénomination « Camembert » tombe dans le domaine public en 1926. Aujourd’hui, seul le « Camembert de Normandie » possède l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) et il bénéficie de l'AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) depuis 1983.
Qui était Marie Harel ?
Fille légitime de Jacques Etienne Fontaine et de Marguerite Legendre, Marie Catherine Fontaine est née à Crouttes le 28 avril 1761. Marie-Catherine était la deuxième d'une fratrie de 8 enfants. Le 12 octobre 1782, sa mère décède à Camembert. Quinze mois plus tard, son père Jacques Fontaine épouse en seconde noce Charlotte Jeanne Catherine Perrier dont le père, Jean Perrier, est le fermier de M. de Calmesnil au domaine de Beaumoncel à Camembert. Le mariage est célébré en l'église de cette paroisse où va désormais demeurer la famille recomposée.
Marie Harel Fontaine fut engagée par Jean Perrier, qui lui confia les travaux de laiterie : Soins du laitage, fabrication du beurre et du fromage selon la coutume locale, et aussi la vente de ces produits sur les marchés de Vimoutiers et Argentan. En 1791, un prêtre réfractaire s’en vint demander asile à Beaumoncel, où il séjourna discrètement. L'un des petits-fils de Marie Harel-Fontaine, Victor Paynel raconte : « C’est ce prêtre qui, ayant observé ma grand-mère qui fabriquait ses fromages, lui enseigna une recette qu’il connaissait ». C’est en suivant ses indications que Marie Harel Fontaine créa un nouveau fromage. Différent de sa fabrication habituelle par la mise en forme du caillé, sans le briser et l'égoutter au préalable, et à l'aide d'un pochon (sorte de louche). L'égouttage de ces fromages était très lent (plus de 48 heures) ; la pâte en était tendre et souple, le salage léger; après une semaine, la surface se couvrait d'une mince pellicule grasse, bientôt recouverte par une fine moisissure aux reflets bleuâtres. Ce fromage était moins gros, il demandait moins de lait que la fabrication habituelle. Les premiers essais furent consommés au domaine, les conclusions favorables à leur poursuite, et à un essai de vente sur le marché de Vimoutiers. Les nouveaux fromages y furent appréciés. La fabrication était lancée; on constata bien vite que la vente en était plus facile, avec un temps de fabrication réduit et un meilleur rapport qu'avec le traditionnel « angelot ». Mais de nombreuses difficultés durent être surmontées. Ces fromages étaient fragiles; leurs manipulations exigeaient de nombreuses précautions ; ils étaient plus sensibles à la chaleur et aux insectes, et le soleil était leur ennemi. La saison chaude venue, il fallait arrêter cette fabrication très fragile pour la reprendre avec les températures plus fraîches de l'automne. Entre temps fut reprise la fabrication de l'angelot.
C'est dans ce village de Camembert qu'à l'âge de 23 ans, Marie Fontaine s'éprend d'un jeune et solide laboureur, Jacques Harel, quelle épouse le 10 mai 1785, dans cette paroisse. Jacques Harel habitait la paroisse de Roiville où les jeunes époux s'installent pendant 3 ans avant de déménager à Saint-Denis-des-Ifs (aujourd'hui Aubry-le-Panthou), au lieu dit "Le Long Beau". Fréquemment Marie Harel se rend à Beaumoncel où réside toujours son père et où son époux continue à travailler dans l'attente d'avoir amassé un pécule suffisant pour s'acheter un coin de terre.
A la fin de leur vie, Jacques et Marie Harel, se retirèrent sur une petite ferme située au lieu dit "La Butte Blanche-Motte" sur les hauteurs de Neauphe-sur-Dives, aux limites du Pays d'Auge et du Pays d'Argentan. C'est là que s'éteignit Jacques le 27 décembre 1817. Marie Harel le fit enterrer dans le cimetière paroissial, puis acheta une maison rue de Nemours à Vimoutiers (aujourd'hui rue des Canadiens). Après son décès survenu à Vimoutiers le 9 novembre 1844 à l'âge de 83 ans, elle fut enterrée à Vimoutiers ou Neauphe-sur-Dives (l'Histoire ne le dit pas, il n'existe plus trace des tombes).
Texte : Société Historique de Vimoutiers, Musée du Camembert et revue Le Pays d'Auge
L'abbé Bonvoust
Charles-Jean Bonvoust est né à Alençon le 6 juin 1747, à l'âge de 17 ans il entre à l'abbaye St-Martin de Sées. En 1778 il arrive à l'abbaye de St-Evroult-Notre-Dame-du-Bois (site géré par deux abbés de la famille de Brie, (d'où la confusion). L'abbé Bonvoust réside en 1780 à l'abbaye St-Etienne de Fontenay à St-André-sur-Orne, puis devient prieur de St-Pierre-de-Rouville, près de Périers-en-Auge (14). De là, il rejoint l'Abbaye de Fécamp. En 1791, il quitte l'abbaye de Fécamp à cause de la révolution pour rentrer dans sa famille à Alençon. Son périple le fait passer à Camembert, où il rencontre Marie Harel alors responsable de la fromagerie au manoir de Beaumoncel, où il séjourna discrètement. Bonvoust lui apprend comment améliorer la recette du fromage : l'augelot, alors produit dans la région, en utilisant la recette qu'il a lui même apprise à Fécamp avec le Neuchâtel. Il est arrêté à Almenèches le 17 septembre 1797 et meurt à la prison d'Alençon le 8 avril 1799.
Le camembert, toute une histoire...
Pendant la Révolution Française, les religieux qui refusaient de prêter serment à la constitution civile du clergé étaient poursuivis et devenaient des prêtres réfractaires. L’un d’eux l’abbé BONVOUST, vint demander asile et protection au manoir de Beaumoncel à Camembert, où Marie HAREL fabriquait déjà des fromages. L’observant à sa tâche crémière, le prêtre lui donna une recette de fabrication apprise dans un monastère, qui permet de former une croûte blanche autour de la pâte. L’affinage est différent, le goût et la texture s’en trouvent modifiés. Ainsi vient de naître le camembert que nous connaissons aujourd’hui.
Mais connaissez-vous l’origine du nom Camembert ?
Champ de Mambert :
Il était une fois, un certain Mambert, qui devenait propriétaire d’une grande étendue de terrain. Au Moyen-Age, cet endroit était connu sous le nom de « Champ de Mambert ». Les générations d’habitants qui suivirent transformèrent ce nom en… « Camembert » !!
Les terres du village de Camembert s’étendent sur une surface de 10,3 km2.
Le camembert de Marie Harel, une œuvre familiale…
Marie Harel, née Marie Fontaine le 28 avril 1761 à Crouttes (Orne), près de Vimoutiers en Normandie, et morte le 9 novembre 1844 à Vimoutiers (Orne) est considérée comme l’inventrice du camembert. Elle épouse le 10 mai 1785 à Camembert Jacques Harel, laboureur à Beaumoncel.
L’essor de la production de camembert dans la première moitié du 19ème siècle est l’œuvre collective des descendants de Marie Harel qui se considéraient comme les seuls détenteurs légitimes de l’appellation camembert.
Marie Harel-Fontaine initia ses trois filles à la fabrication du beurre et des fromages, "Angelot" et "Camembert". En 1798, elle créa un dépôt de vente en Argentan, chez Madame Trouvé, rue de l’horloge. Les trois ménages : Paynel, Jouenne et Serrey, poursuivirent la fabrication des fromages et contribuèrent à la vulgarisation du Camembert, ainsi que les petits enfants et Madame Morice, filleule de Thomas Paynel, qui établit à Lessard la première fabrique de camembert du Calvados.
Marie Paynel née Harel commença par vendre ses produits sur le marché de Vimoutiers puis sur celui d’Argentan. Dès 1798, elle établissait un débit à Argentan chez « une marchande de comestibles » et reçut pour ses fromages de nombreuses récompenses. Monsieur Thomas Paynel, son mari, se chargea d’introduire ses fromages dans la consommation des habitants de la ville de Caen en 1815, chez Madame Chalange, rue de la Monnaie. A cette occasion, le camembert reçut le titre de « Citoyen de la ville de Caen ». .Suivi par sa nièce qui établira la première fabrique de fromage de camembert dans le Calvados. Cyrille Paynel, fils de Thomas, s’installa vers 1840 à la ferme de l'église à Mesnil-Mauger, où il fut le plus important fabricant de camemberts de l'époque. L’Association Normande décerna à plusieurs reprises des encouragements et des médailles à Maurice Paynel, notamment en 1846.
Marie Harel-Paynel mourut à Champosoult le 15 mai 1855 en laissant derrière elle quatre maisons qui étaient à l’origine de progrès considérable pour la fabrication du camembert. La production fut poursuivie par son mari puis par son fils Victor.
Extrait du mensuel Le Pays d'Auge
La boîte à camembert
Si le nom de George Leroy est associé aux boîtes de fromage, entre autres, celui de Théodore Oscar Ridel est resté dans l'ombre bien qu'il en fut l'instigateur !
Théodore Oscar Ridel est né le 30 août 1876 à Vimoutiers (Orne). Il fréquente le lycée Louis-Le-Grand à Paris grâce au docteur Maillard, dont une rue porte le nom à Vinoutiers. Ce dernier, sans descendance, avait en effet fait un legs à sa commune afin que des enfants puissent faire des études au lycée Louis-Le-Grand à Paris. Théodore en a ainsi profité d'autant plus qu'il était un cousin éloigné. Il fera également l'école des Arts décoratifs à Paris.
Il est incorporé en novembre 1888 au 103e régiment d'infanterie à Argentan (Orne). Violoniste, il est déclaré soldat musicien le 6 mai 1890, et aurait joué à la Garde Rrépublicaine de Paris. La lyre est sur sa veste. Il fut démobilisé en septembre 1891.
Théodore Oscar se marie avec Marie Louise Potier et ont une fille, début 1910. Malheureusement, il perd sa femme peu après. Il se remarie le 8 juillet 1914 avec Yvonne Louise Houdayer, fille de boulanger et ont Marie Louise en 1915. La sœur d'Yvonne, Suzanne, épouse en 1919 Marius Fleury, fromager à camembert. Théodore choisit son comme prénom d'usage Oscar. Il exerce le métier d'antiquaire à Paris où il possède un magasin rue de Maubeuge 9ème.
Il parcourt le monde, et se déclare explorateur sur son passeport ! C'est un original qui fait laver son linge à Londres par des Chinois étant donné que ceux-ci ont une excellente réputation !
Oscar s'associe, fin des années 1895, avec Georges Leroy pour créer la "Société Manufacture d'Emballage Ridel & Leroy" à Livarot (Calvados). Il en est le principal actionnaire, Georges Leroy sortant à peine de sa faillite comme mécanicien à Lisieux (Calvados). Bien qu'étant un original, il invente un procédé d'agrafage industriel de boîtes à fromages et les machines nécessaires pour l'agrafage. Il faut bien le dire, le succès tarde à venir et Oscar renfloue à plusieurs reprises la société, devant même emprunter à une tante !
Il quitte la société qui devient "Société des Emballages en Bois G. Leroy & Cie" qui sera dissoute le 28 décembre 1905 quand Georges Leroy en devient le seul actionnaire. Le temps donnera donc tort à Oscar, puisque la société devient le leader du marché dans les décennies qui suivirent !
En 1904, Oscar est à Paris, puis à Haïti en 1906, et de retour à Paris en 1907 avant de retrouver la Trinité-de-Réville (Eure) en 1910, et la fabrique de boîtes à fromages qui appartient à Léonce Abaye, fromager bien connu à la Goulafrière (Eure). En 1912, il habite près de la Halle aux blé à Vimoutiers. D'août 1914 au 11 novembre 1914, il est mobilisé au service de garde des voies de communication. Théodore Oscar décède le 24 novembre 1916 à l'âge de 49 ans. Sa veuve a 23 ans.
Entretien avec Monsieur Pierrel, petit-fils d'Oscar, en août 2019 Société Historique de Vimoutiers
Victor Paynel et l'essort mondial du camembert
En août 1863, Napoléon III vient assister aux courses du Haras du Pin et, à Surdon lors du retour, il rencontre Victor Paynel, un petit-fils de Marie Harel. Il lui fait goûter le camembert et l’Empereur adore tellement qu’il demande à être livré à Paris. C’est le premier coup de projecteur sur le camembert qui va bientôt devenir LE fromage préféré des Français.
En 1914, lors de la déclaration de la guerre, le camembert n’est connu qu’en Normandie et à Paris, grâce à l’Empereur. Pour alimenter les Poilus sur le front, l’intendance envoie du gruyère et quand il en manque on le remplace par le cantal. En 1916, le gruyère commence à être en rupture de stock et il faut rapidement trouver une solution. Les contacts des producteurs de camembert avec le ministère de la Guerre aboutissent en 1917 et, en décembre, un commande de 400 caisses de camemberts par jour est signée. En 1918, on livre un million de camemberts pour les Poilus chaque mois.
« Cet autre ami des hommes aux heures difficiles »
Sur le front, les Poilus apprécient ce fromage savoureux et moelleux qu’ils peuvent manger en sandwich avec leur pain. Quand le lait vient lui aussi à devenir plus rare, la production du camembert souffre. Les fabricants prennent alors la décision de réserver leurs fromages aux troupes armées de l’avant, ce qui produit l’effet attendu. Les soldats goûtent au plaisir du camembert et, une fois la guerre terminée, il garde de ce fromage le souvenir d’un compagnon des tranchées. Rentrés chez eux, ils continueront d’en consommer et feront sa gloire nationale.
Clemenceau dira que le camembert a été pour eux « cet autre ami des hommes aux heures difficiles ». En soutenant des Poilus venus de toute la France et même d’ailleurs, le camembert a pris part aux instants de détente avant la bataille et il est devenu le fromage préféré des Français.
Texte : Le Réveil Normand
L'église du Pont-de-Vie
Notre territoire se trouve sur le passage du Grand Chemin germanique de Rouen au Mont-Saint-Michel. Durant des siècles, les pèlerins, poussés par la foi, ont traversé la Normandie se dirigeant vers l’Ouest pour atteindre le Mont-Saint-Michel-au-Péril-de-la-Mer. Notre contrée est riche des témoignages de leur aventure spirituelle et humaine.
Traversant les époques, c’est le même parcours initiatique qui est proposé de nos jours. Le hameau du Pont de Vie, au sud de Vimoutiers, en est une étape. Son église Saint-Denis, que vous apercevez au loin sur le parcours, date du VIIe siècle. Ce lieu-dit est connu des historiens car nous y rencontrons les deux plus anciennes mentions de chemins montais (1025 et 1080).
L'église de Fresnay-le-Samson
Sur le parcours, vous apercevez au loin l’église de l’Assomption de Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste, à Fresnay-le-Samson.
De plan rectangulaire, elle date en grande partie du 15e siècle. Le mur du chevet indique la date 1482. Elle se caractérise par son clocher rond sommé d’une flèche polygonale en ardoises. Il en existe très peu dans la région. A l’origine, cette tour, dont la construction remonte au 11e siècle, avait un usage de gué et de défense. L’épaisseur des murs de 1,30 mètre à la base, et la présence d’ouvertures en forme de meurtrières, en attestent. On y surveillait toute la vallée de la Vie pour protéger le Fort Fresnay construit à proximité.
Il se dit que Du Guesclin s’y était retranché durant sa bataille contre les Anglais lors de la Guerre de Cent Ans.
Le portail en plein-cintre avec son décor à chevrons remonte au 12e siècle.
L’intérieur a été remanié sous la direction de l’architecte argentanais E. Acher entre 1866 et 1876 : suppression des poteaux supportant à l’intérieur la charpente… Le retable en pierre du maître-autel, de style Louis XIV, est à double colonne. La toile centrale, une Assomption de la Vierge, a été réalisée en 1847 par le peintre Daverne, de Vimoutiers. Les retables latéraux sont contemporains du maître-autel et abritent les statues de la Vierge à l’Enfant du 15e siècle et de saint Jean-Baptiste du 17e siècle. Le Christ en croix en bois peint date du 15e siècle et la chaire de la seconde moitié du 19e siècle,